Congrès Mondial des Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Barcelone du 19 au 24 Juillet 2010

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Religion et stratégies d'actions politiques : L'agir politique par les zaouia au Maghreb moderne (362) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED institution: Laboratoire DIRASET, Université de Tunis (Tunisie)

· NOT_DEFINED organizer: Abdelhamid Hénia

· NOT_DEFINED sponsor: Fondation Hanns Seidel - Maghreb

· NOT_DEFINED language: Français

· NOT_DEFINED description: Plusieurs considérations ont fait que les travaux portant sur l’Islam et les musulmans sont de plus en plus nombreux. C’est presque un phénomène de mode dans les sphères académiques. Mais les débats menés à ce sujet n’ont pas été, pour la plupart du temps, dépassionnés à cause du poids croissant d’événements et d’attentes sociales liés d’une manière ou d’une autre à cette religion. Des polémiques passionnées ne devraient déboucher que sur des incompréhensions et des malentendus préparant le terrain à des dérives telles que l’«islamophobie » ou l’« islamocentrisme ».Le Maghreb moderne a connu un développement important du culte des saints (‘awliyâ sâlihîn). Les tarîqa et les zaouïas sont devenues des éléments essentiels du paysage sociétal. Ces institutions ont doublement attiré l’attention des observateurs de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. D’un côté les « cheikhs des zaouïas » leurs sont apparus comme des détenteurs d’un pouvoir charismatique incontestable légitimé par les fonctions qu’ils assurent en matière d’éducation religieuse, d’aide sociale, de protection et de médiation. Mais d’un autre côté ils ont remarqué que ces saints disposent d’une grande capacité de mobilisation dans les milieux citadins, villageois et tribaux. Ils constituent de ce fait des acteurs politiques effectifs ou Religion de zaouïa et politique sont donc un vieux thème d’études coloniales et postcoloniales. Qu’est-ce qui serait alors nouveau concernant ce sujet à l’échelle maghrébine? Ce qui serait nouveau c’est justement le retour de cette question de départ, devenue presque terne depuis les grands travaux de Pritchard, Gellner, Berque, Eikelman, dans le contexte politique et scientifique maghrébin actuel caractérisé par « la réinvention » des Etats nationaux des saints et de leurs zaouïas. Mais si nous revisitons cette question ce n’est pas pour nous inscrire dans les grands schémas théoriques classiques cherchant à trouver aux zaouïas une fonction particulière presque prédéterminée dans un système social global de rapport de force et de représentions politiques, mais pour étudier ces institutions et les actes religieux de leurs représentants comme des éléments essentiels de la construction et de l’agir politique au Maghreb moderne et contemporain. Cette réflexion collective sera basée sur l’étude de cas différents au Maghreb où l’action politique est faite par ou avec les zaouïas. L’instrumentalisation est-elle à sens unique? Les cheikhs seraient-ils manipulés par les politiques ou au contraire auraient-ils des capacités exceptionnelles de manipulation? Dans quelle mesure ils sont des acteurs d’intégration ou de désintégration? Comment s’activent-elles les alternances entre la contestation, l’adaptation aux nécessités du moment, la conformité aux normes et aux règles de la tradition? Quels sont les modes et les procédés d’échange de la légitimation entre le pouvoir politique et les détenteurs de la sainteté?

Chair: Abdelhamid Hénia, Laboratoire DIRASET, Université de Tunis

Paper presenter: Mustapha Tlili, Laboratoire Diarset, Université de Tunis, Saints et insurrection de 1864 en Tunisie
Cette communication portera sur l’étude des positionnements, même inconstants, de certains cheikhs de zaouïas tels que Mustapha Ben Azzouz, Ahmed Ben Abdelouareth, Haj Mbarek, Haj M’hamed Kouka, Mohamed Al-Aïd Ben Haj Ali etc. face à la crise politique due à l’insurrection de 1864 et sa gestion par Essadok Bey, ses ministres et ses généraux. Ne disposant pas des mêmes ressources, ces hommes du sacré suivent des stratégies différentes pour réaliser leurs objectifs et choisir leurs camps. L’interférence entre le politique et le religieux ne se fait pas de la même manière selon les cas.

Paper presenter: Mouldi Lahmar, Laboratoire Diarset, Université de Tunis, La zaouia makhzen : la Sanousyya
Au Maghreb, l'anthropologie a longtemps observé les zaouïas tantôt comme un élément constitutif de la structure segmentaire de la société, tantôt comme une expression spécifique de l'islam, tantôt comme ''le modèle'' de la production de l'autorité absolu. Nous observerons la Sanousyya comme un modèle de production du pouvoir politique.

Paper presenter: Jamel Ben Tahar, Laboratoire Diarset, Université de Tunis, Saints de Kairouan et pouvoir husseinite en Tunisie aux XVIIIe et XIXe siècles
L'objet de cette contribution est d'analyser la dialectique et la dualité des rapports entre les saints de Kairouan et le pouvoir husseinite en Tunisie aux XVIIIe et XIXe siècles. Ils correspondent à une dualité de pouvoir, l'un politique détenu par les Beys, l'autre sacré détenu par les saints et marabouts de la ville de Kairouan. A travers des exemples, notamment ceux de Sidi al Gaddaoui ou encore du très célèbre saint furieux Sidi Amor Abada nous tenterons d''expliquer les prises de positions des différents acteurs sociaux pour asseoir leur pouvoir et leur influence sur la société.

Paper presenter: Mahmoud Ettayeb, Laboratoire Diarset, Université de Tunis, L’agir satanique des confréries religieuses en Tripolitaine selon L. Ch. Féraud le consul de France à Tripoli à la fin du XIXe siècle
D’après ses correspondances officielles avec le Ministère des affaires étrangères au Quai d’Orsay, le consul de France à Tripoli (dans les années 80 du XIXe siècle) a manifesté une attention particulière aux activités des ordres religieux agissant en Tripolitaine. On y décèle un certain regard spécifique lié à sa culture, à ses expériences et à ses connaissances du Maghreb. Il se dégage aussi une certaine tendance à sataniser les confréries religieuses les considérant comme la principale source des troubles existants en Tripolitaine et la menace la plus sérieuse pour les intérêts français en Afrique du Nord.

Paper presenter: Faouzi Saadaoui, Laboratoire Diarset, Université de Sfax, La Zaouia Aïn El Menchia de Thala et l’administration coloniale en Tunisie (1881-1914)
Il s’agit de tracer l’itinéraire d’un détenteur du sacré (Sî Mohamed Salah Cheffai), fondateur de la zaouïa Aïn El Menchia de Thala (1853), dans sa marche vers le pouvoir local. La recherche consiste à essayer de déchiffrer le réseau relationnel qu’a tissé ce personnage avec les divers acteurs : l’Administration beylicale et ses agents locaux, l’Administration coloniale et les groupes Frachich de Thala. Le projet tente également d’étudier les stratégies adoptées par ce notable religieux pour consolider son pouvoir local et les logiques qui les sous-tendent.