Congrès Mondial des Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Barcelone, du 19 au 24 Juillet 2010

 < NOT_DEFINED backto RÉSUMÉ DES PANELS

REHABILITATION ET REVITALISATION DES CENTRES HISTORIQUES MEDITERRANEENS - 2/7: Connaissance historique et socioculturelle du territoire (039) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED institution: Association RehabiMed (Spain)

· NOT_DEFINED organizer: Xavier Casanovas

· NOT_DEFINED sponsor: Association RehabiMed (Spain)

· NOT_DEFINED language: Français

· NOT_DEFINED description: REHABILITATION ET REVITALISATION DES CENTRES HISTORIQUES MEDITERRANEENS – II - Connaissance historique et socioculturelle du territoire

RehabiMed organise un espace pour l’échange d’expériences sur l’intervention dans les centres historiques pour débattre entre experts de la situation et des solutions de réhabilitation intégrée et pour la réflexion des élus qui veulent impulser un processus de récupération des centres historiques.
Malgré sa grande valeur culturelle et identitaire, le patrimoine méditerranéen n’est pas le plus souvent reconnu par les autorités politiques et la population, alors qu’il peut représenter un grand potentiel en termes de développement économique et social. Nous avons pu constater l’état d’abandon dans lequel il se trouve, et le risque d’une perte irrémédiable d’une partie du patrimoine culturel du bassin si rien n’est fait pour le préserver. Heureusement, il existe dorénavant au niveau international de nombreux experts et des élus sensibilisés à cette problématique qui travaillent actuellement à la valorisation et la préservation de l’architecture traditionnelle dans une vision globale du développement local. Ce panel a pour objet de capitaliser la connaissance en matière de réhabilitation intégrée et de revitalisation des centres historiques méditerranéens par l’échange d’expériences entre les experts et les élus.
Pour impulser la réhabilitation intégrée et l’échange d’expériences menées dans les centres historiques, RehabiMed propose d’aborder dans ce panel la question cruciale de la connaissance préalable du contexte historique et socioculturelle du territoire avant toute opération de réhabilitation.

Chair: Samia Chergui (Université de Blida, Algérie)

Paper presenter: Samia Chergui (Université de Blida, Algérie), «Les métiers du bâtiment en Alger ottomane : Un savoir-faire à ressusciter pour la réhabilitation du cadre bâti»
L’effort de construction et l’activité de réhabilitation, à Alger, ont fédéré plusieurs corps de métiers durant l’époque ottomane, fait qui s’est traduit tant par la complexité de l’organisation du travail du bâtiment que par la diversité des compétences et des capacités techniques qui en découlaient. L’absence de détails précis à ce sujet est cependant à déplorer, et ce malgré une division de tâches qui paraît poussée d’après les documents officiels régulant le marché algérois. Ceci dit, la question des professions en rapport avec l’art de bâtir s’est rarement trouvée au cœur des recherches sur cette ville. C’est pourquoi nous avons orienté toute notre attention sur les documents de comptabilité dressés par les institutions habûs ottomanes. Ces véritables rôles de chantier permettent de démontrer, par exemple, qu’en l’absence du mi‛mâr bâshî, le syndic du bâtiment, autrement dit amîn al-binâ’, s’était vu érigé en véritable maître d’œuvre : il donnait aux bâtiments leur allure générale, décidait de la meilleure démarche à suivre en vue de leur réhabilitation puis assurait aux chantiers les matériaux et la main-d’œuvre nécessaires. En s’appuyant sur ces archives de la période ottomane, pour la plupart inédites, la présente communication tente de cerner les conditions d’exercice des métiers de bâtiment dans l’Alger ottomane. À ce titre, les ouvriers en rapport avec l’art de bâtir seront identifiés suivant leur profil professionnel, statut social et origine géographique, voire confessionnelle. La portée de leur savoir-faire dans le domaine de la construction ou bien encore plus particulièrement dans celui de la réhabilitation sera également examinée dans le détail. Aussi, les enseignements tirées de cette analyse permettent de réhabiliter les savoirs faire en matière de sauvegarde du patrimoine. La mise en valeur du patrimoine urbain algérois passerait donc par une meilleure connaissance de la gestion patrimoniale initiée par le cadre institutionnel habûs.

Paper presenter: Abderrahmane Diafat (Laboratoire PUVIT, Université F. A. de Sétiff, Algérie), «Problématique de sauvegarde des "Hara", Habitat traditionnel en rénovation à Sétif , Algérie».
Cette contribution s'interroge sur l'avenir des "Hara" à Sétif. Elle vise à rechercher les moyens de sauvegarder ce type d'habitat urbain traditionnel datant de l'ère coloniale. Son état actuel de vieillissement contraste avec sa situation en plein cœur du centre historique de la ville dont la dynamique économique est reconnue. Les Hara, exposées à la vétusté et à toute forme de spéculation foncière, sont en train de subir une rénovation à une allure jamais connue auparavant. Les changements socio-économiques en Algérie ont pesé lourdement sur cet héritage urbain. Alors que ces modestes Hara font partie de la mémoire collective des sétifiens. Les citoyens qui ont habité le centre ville de Sétif après le départ des français à l'indépendance, se sont adaptés à cette forme d'habitat dont l'espace de voisinage est devenu un grand espace familial et de convivialité.
La Hara est un habitat collectif, dont les familles sont souvent entassées dans une ou deux chambres, organisé autour d'une cour communément connue sous le vocable de Haouch. Cet espace central est le lieu de toutes les activités communes (point d'eau, toilettes, cuisine, etc.) qui rassemblent particulièrement les femmes. L'architecture classique de ces immeubles datant du dix-neuvième siècle est souvent simple, mais l'organisation intérieure a l'avantage de favoriser la vie sociale, les émotions collectives et le sentiment communautaire qui sont encore apparents chez les habitants des Hara jusqu'à nos jours.
L'évaluation de cette importante production architecturale et urbaine, de la période coloniale, a le mérite d'ouvrir une vision contemporaine vers ce patrimoine. La première étape est la reconnaissance envers ce noyau ancien, la compréhension de sa nature et sa forme urbaine, ainsi que les raisons de sa formation. La deuxième étape consiste à élaborer des lignes directrices utiles pour nos pratiques contemporaines, par le renouvellement des espaces urbains et pourquoi pas la préservation des communautés vivant dans le centre ville.

Paper presenter: Sandra Guinand (Institut de géographie -Université de Lausanne, Suisse), “Régénération urbaine et patrimoine quand les valeurs supplantent les formes: le cas du centre historique de Porto"
La question de la réhabilitation des centres historiques est un thème d’actualité. Afin de permettre la requalification de leur centre historique, certaines villes mises sur des projets de régénération orientés vers l’économie touristique. C’est le cas notamment de la ville de Porto (Portugal), qui, par le biais de différents projets (régénération des berges du Douro, plan de gestion du centre historique classé au patrimoine mondial) cherche à freiner la dégradation de son tissu bâti et à le réinvestir.
Si la valeur historique et esthétique du site semble indéniable, certaines valeurs attribuées au tissu bâti semblent révélatrices d’un certain rapport de force à l’œuvre sur ce territoire, ce que Vincent Veschambre (2008) identifie comme «un marquage symbolique de l’espace ». Les processus à l’œuvre autour de la patrimonialisation du site semblent en effet destinés à une certaine frange d’acteurs. Se pose alors la question du devenir du site, de la cohabitation entre différentes populations, les risques d’une éventuelle gentrification. Comment concilier redynamisation et développement tout en préservant l’identité, l’intégrité de ceux qui y résident ? Il semblerait qu’une des réponses à ce questionnement passe par la construction d’un projet commun, d’un patrimoine partagé, proche de ce que Maria Gravari-Barbas nomme «gouvernance patrimoniale» (2002).
Nous proposerons, par l’exemple de réhabilitation du centre historique de Porto, d’illustrer ce propos et de montrer la pertinence d’un patrimoine partagé dans l’optique d’un projet partagé et approprié.

Paper presenter: Chiraz Gafsia (École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-La Villette, France), «Enjeux patrimoniaux et sociaux des nouvelles politiques urbaines de développement à Damas, le cas des faubourgs nord extra-muros”
Le centre ancien de Damas, une des plus anciennes villes du monde encore habitée et dynamique depuis 5000 ans, est un de ses atouts touristiques et économique principaux. Cependant, sa dégradation, la désarticulation de son tissu urbain et les problèmes de transport poussent les autorités et les professionnels de l’urbain à repenser et remodeler cette partie de la ville.
De grands projets d’aménagement ont été lancés dans le cadre du renouvellement du schéma directeur en cours d’élaboration depuis les années 1990. Ces projets ont pour but de transformer aujourd'hui en profondeur le tissu social et urbain historique de la capitale. Au cœur des faubourgs anciens de la ville, le projet de réaménagement de la rue Malek Fayçal est porteur de nombreux enjeux économiques, sociaux et patrimoniaux contradictoires. La volonté de modernisation du quartier visant à résoudre les problèmes de surpeuplement, de trafic et de dégradation s'inscrit dans une réalité sociale, historique et urbaine qui lui donne une identité spécifique. Ce projet a révélé les contradictions entre les logiques des différents acteurs impliqués. Une mobilisation sociale sans précédent, appuyée par diverses organisations nationales et internationales pour la défense du patrimoine, ont fait suspendre la mise en œuvre de ce projet.
Quels arguments et quelles propositions sont apportés pour un équilibre entre une nécessaire amélioration de la qualité du bâti et des conditions de vie et la mise en valeur d'un patrimoine architectural, urbain et socio-économique qui participe à la qualité urbaine, à la vitalité et à la pérennisation de l'identité culturelle du quartier ?

Paper presenter: Malek Mérouani / Yamina Mérouani (Université Mentouri Constantine, Algérie), «Réhabilitation de «Mellah Slimane»: Enjeux d’acteurs et concertation pour un projet urbain à Constantine”
Entre la réalité du terrain et la conceptualisation du projet de réhabilitation de la rue Mellah Slimane , la problématique demeure inachevée vu les considérations socio-économiques, politiques, et culturelles du problème. Etant donné que ce projet de réhabilitation ne se limite pas au patrimoine bâti mais englobe aussi pratiques et valeurs culturelles, la problématique est plus complexe. Ce caractère pluridisciplinaire du projet s’impose dans un antagonisme qui mêle enjeux distincts d’acteurs influents et concertation obligatoire permettant la réussite du projet pilote « Mellah Slimane » de la vieille ville de Constantine.
En premier lieu, notre investigation du terrain a favorisé une observation et une analyse bilatérale montrant la réalité difficile du terrain d’une part et permettant un apport rectificatif sur le plan conceptuel du projet d’une autre part. On exposera dans ce papier le rôle de la recherche fondamentale facteur favorisant du développement de la réalité empirique, et du terrain source inépuisable de l’enrichissement de la recherche fondamentale et universitaire. Et ceci à travers l’exposé des mécanismes de réalisation de ce projet urbain.
En deuxième lieu, on mettra en évidence les valeurs expérimentales des acteurs de la ville pour en tirer des enseignements concernant les opérations de réhabilitation sur le plan gestion administrative, législative et institutionnelle ainsi que sur le plan technique. On notera que le projet de réhabilitation dans la vieille ville ne peut être cité sans évoquer le savoir faire du maître artisan qui fait malheureusement défaut en Algérie ou du moins qu’il est mal exploité et demande une stratégie de revalorisation sur le plan formation et expérimentation.
En dernier lieu, on exposera les enchevêtrements des composants du problème pour une compréhension et une lecture adéquate des enjeux de la réhabilitation dans les vieux sites sauvegardés.

Paper presenter: Gulsen Ozaydin / Derin Oncel (Université des Beaux-Arts Mimar Sinan, Turquie), “Le Processus de la Formation d’un Modèle de Revitalisation Durable à Beykoz-Istanbul”
De nos jours, l’approche actuelle de la notion de conservation prend en compte l’intégralité de l’espace physique et sociale, car il est indispensable de sauvegarder l’environnement urbain, dans le concept d’héritage culturel durable, sans oublier l’importance d’une gestion en corrélation avec la dynamique de modernisations. En même temps, il faut fortement souligner que cette conscience doit être comprise comme une politique culturelle par les autorités.
Dans ces circonstances, proposer simplement des nouveaux usages pour le patrimoine industriel situé au centre ou à la périphérie des villes provoque différents problèmes urbaines. À la première étape, cette approche crée une atmosphère incommodant parmi les habitants de ces quartiers formés au fur et à la mesure par l’ancien usage du même patrimoine industriel. Une transformation de la morphologie urbaine imposée sans précaution, peut perturber directement les occupants en contredisant la définition basique de la « conservation ».
A fin de trouver une solution pour ce problème, il faut d’abord bien comprendre la formation physique et social du milieu local. D’après cette approche, pour toute intervention urbaine, il faut un consensus une coopération initiée par les administrations locales parmi les différents acteurs et un consensus avec les habitants.
Toutes ces approches seront discutées dans une recherche poursuivie sur Beykoz qui se trouve à l’extrémité nord du Bosphore et qui a des particularités culturelles et environnementales tout en ayant une richesse considérable du patrimoine industriel.
Dans cette recherche nous avons planifié des processus successifs. À la première partie, l’organisation physique et sociale du terrain d’étude est à l’origine de recherche et les données spatiales se répertorient. Dans le processus qui suit, les réunions s’organisent avec la participation de différents acteurs afin de comprendre les potentiels et les attentes actuelles du quartier. Ces réunions nous montrent les possibilités de créer une intention commune à réorganiser un modèle administratif pour la revitalisation spatiale durable dans le quartier. Si on peut parler d’un consensus dans ce cadre, les étapes suivantes s’organiseront pour une perspective plus large en planifiant des ateliers, de collaboration de différents acteurs et des interventions.
Dans cette communication nous avons l’intention de partager les résultats obtenus au cours de la première partie et de transmettre nos expériences pour organiser un milieu de rencontre entre différents acteurs.