Congrès Mondial des Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Barcelone du 19 au 24 Juillet 2010

 < NOT_DEFINED backto RÉSUMÉ DES PANELS

VERS UNE HISTORIOGRAPHIE POST-MODERNISTE DU MAGHREB? -2/2: Discuter le global à partir du local. L'expérience coloniale et postcoloniale en Afrique du Nord (438) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED institution: Sesamo/Université de Catane (Italy)

· NOT_DEFINED organizer: Daniela Melfa

· NOT_DEFINED language: English/Français

· NOT_DEFINED description: Vers une historiographie post-moderniste du Maghreb ? 2e panel : Discuter le global à partir du local. L’expérience coloniale et postcoloniale en Afrique du NordLe souci de restituer singularités et paradoxes du réel, qui caractérise l’historiographie actuelle, a été parfois accompagné d’une réticence marquée devant des interprétations générales (qui ont pu par ailleurs être l’objet de contestations postmodernes ou postcoloniales). L’historien ne peut pourtant se limiter à reconstituer ponctuellement des événements circonscrits sans prendre le risque d’affronter des problématiques plus amples. Peut-on allier l’attention à la spécificité des situations et la recherche de constantes ou de continuités, et jouer sur les échelles de temps ? Les participants, à travers des objets portant sur l’Afrique du Nord coloniale et post-coloniale, proposeront des réflexions sur les connexions et les interdépendances de l’histoire locale et de l’histoire globale, de façon à permettre la discussion d’une approche déjà bien esquissée par C. A. Bayly dans The Birth of the Modern World (1870-1914) (Blackwell, 2004). Des phénomènes généraux comme la conquête, la résistance, la domination, l’assimilation, la lutte nationale, etc., (non spécifiques à l’espace maghrébin mais qu’on peut y observer pendant la période coloniale ou depuis les indépendances) pourront par exemple être l’objet de discussions à travers l’étude de cas particuliers ou de groupes apparemment marginaux.

Char:Federico Cresti, Centro per gli Studi sul Mondo Islamico Contemporaneo e l'Africa (CoSMICA) - Université de Catane

Discussant: David Bond, Institut des belles lettres arabes (IBLA), Tunis

Paper presenter: Jolanda Guardi, Université de Milan, Pour une esthétique de la résistance. Littérature algérienne en langue arabe 1970-1980
Dans l’Introduction du Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Daniel Rivet affirme que « L’historien a pour objectif de faire comprendre, c’est-à-dire d’aider ses contemporains à se frotter les yeux pour y voir plus clair là où cela fait mal » (p. 11). Dans cette perspective, on essayera de démontrer comment la littérature peut constituer une source valable pour l’étude de la période coloniale, en particulier pour l’analyse des rapports entre intellectuels et pouvoir. On analysera en particulier la production romanesque (contes et roman) en langue arabe publiée en Algérie dans la décennie 1970-1980 en observant comment la littérature en langue arabe prend alors de l’importance en Algérie et en analysant la relation étroite qui s’établit entre les écrivains et le pouvoir, avec pour objectif commun la réalisation de l’État socialiste.

Paper presenter: Daniela Melfa, Université de Catane, S’émanciper à travers le tricot. Colonialisme et monde féminin dans le bled tunisien
Les Européens habitant les régions rurales de la Tunisie (qu’ils aient été missionnaires, colons, instituteurs ou administrateurs) ont été confrontés, pendant la période coloniale, à une population autochtone perçue comme analphabète, indigente et très ancrée dans ses propres murs. Leurs attitudes se sont partagées entre un respect véritable des certaines traditions et un élan rénovateur, concernant notamment la condition féminine (sans pour autant que les hiérarchies sexuelles existant au sein de la communauté européenne soient remises en question). La vallée de la Medjerda, cadre spatial de notre étude, fait partie des zones de valorisation agricole de la Tunisie où a été mise en ouvre l’idéologie coloniale de la mission civilisatrice et modernisatrice, avec une perspective assimilationniste rompant avec les principes d’un protectorat qui ne visait officiellement qu’à un réformisme modéré, limité à l’administration, aux finances et à la justice. Pour analyser les paradoxes de cette politique féminine, on portera une attention particulière aux voix des femmes, perceptibles à travers les archives de la Société des Missionnaires d’Afrique ou dans les pages de la revue Ibla (Institut des belles-lettres arabes), fondée à Tunis en 1937.

Paper presenter: Michèle Sellès, École des hautes études en sciences sociales, Paris, A la recherche d’un patrimoine ethnographique maghrébin commun. Savoirs autochtones et nouvelles pratiques en vue d’une histoire partagée
Le corpus ethnographique maghrébin fait actuellement l’objet d’une redéfinition en vue d’usages nouveaux. Marqué du sceau colonial, il a été longtemps circonscrit à la littérature orale et au folklore (pour ce qui est des productions immatérielles) ou à la poterie et au tissage, artisanat féminin par excellence (pour ce qui est des productions matérielles). Le redéploiement de ce matériau ethnographique a pour objectif implicite ou explicite la constitution d’un patrimoine commun (à l’échelle nationale, maghrébine ou méditerranéenne) et la perspective d’une histoire partagée qui permette de passer sous silence ou de dépasser l’affirmation de différences culturelles susceptibles de nourrir des processus identitaires facteurs de division. On examinera quelques exemples de modes de constitution de ce nouveau corpus ethnographique et la façon dont il puise dans les archives administratives, les productions littéraires et la mémoire et on mettra en évidence les discontinuités et les continuités avec les savoirs autochtones que des élites indigènes (interprètes, instituteurs), aussi bien que des administrateurs coloniaux ont contribué à légitimer à l’époque coloniale.