Congrès Mondial des Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Barcelone, du 19 au 24 julliet 2010

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Gestion traditionnelle des ressources pastorales et transhumance au Maghreb: relique du passé ou activité durable? (453) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED institution: Catholic University of Valencia

· NOT_DEFINED organizer: Pablo Vidal

· NOT_DEFINED language: Français

· NOT_DEFINED description: Nous proposons de discuter sur le pratique de la transhumance au Maghreb comme une activité durable et comme moteur de développement rurale. Actuellement, dans cette zone une situation de menace existe vers cette activité traditionnelle et vers l'environnement qui l’accueille depuis des temps ancestraux. Les modes de vie urbaine, le tourisme lié à une urbanisation vorace, et l'avancé de la mondialisation, sont de clairs dangers pour la survivance de cette forme de vie transhumante, ses rites et traditions, et pour le développement rural en général. À Valence existe une équipe de recherche qui travail sur cette question, en approfondissant sur l'héritage mauresque en Espagne en ce qui concerne la transhumance (UCV, MEV, Valencia). Au Maroc et en France existe également des autres équipes qui travaillent sur les rites et formes de vie traditionnels des bergers de l'Atlas (ENA, Meknes, LAS, Paris, Université de Provence). Depuis le 2007, les différentes équipes maintiennent un contact fluide, en explorant les similitudes de ce processus dans les versants Nord et Sud de la Méditerranée.

Chair: Pablo Vidal (Catholic University of Valencia)

Paper presenter: Mohamed Mahdi (Ecole Nationale Agricole. Meknes, Morocco), "Tradition et modernite dans la transhumance de l'Atlas marrocain".
La transhumance est un type de mobilité très répandue au Maroc, et un genre de vie pastoral encore maintenue chez de nombreuses tribus berbères sédentaires de montagne de l'Atlas marocain. L'intérêt portè à la pratique de la transhumance chez les berbéres est de montrer que la transhumance est inscrite dans des systeèmes agraires et d'explotation du territoire tribal et se trouve associé à des parcours au statut particulier, les ''Agdal''. Aussi que l'organisation de la transhumance dans ces Agdals est soumise à une rationalité socio-économique et mythico-religieuse qui a jusqu'ici assuré sa pérennité, et les espaces de la transhumance et le genre de vie transhumant subsissent les assauts de la modernité et font face à des changements qui les affectent en profondeur.

Paper presenter: Didier Genin (Université de Provence, France), "Gestion des ressources fourragiers dans les societés berbères" - "Complémentarités d’usage et sécurisation des espaces sylvopastoraux dans le Haut Atlas marocain".
Cette communication vise à montrer comment les sociétés rurales berbères gèrent les maigres ressources fourragères dont elles disposent, grâce à des systèmes de gestion originaux dont l’agdal instauration de mises en défens temporaires associées à diverses règles d’usages négociées localement - en est l’archétype. Leur finalité aborde trois aspects fondamentaux pour la reproduction des systèmes pastoraux:1) Permettre des complémentarités d’usages de différents milieux en liaison avec les calendriers d’alimentation des troupeaux et les caractéristiques et la temporalité des ressources fourragères. 2) Sécuriser leur accès par l’instauration de règles détaillées, résultant de médiations historiques par l’intermédiaire des zaouia et de négociations au sein des assemblées villageoises et inter-tribales.3) Favoriser, malgré un contexte de pression généralisée, la reproductibilité des ressources grâce à savoirs et savoir-faire fouillés concernant l’écologie des communautés végétales et les cycles phénologiques des plantes. Ces systèmes de gestion, miroirs ancestraux de la culture berbère, sont aussi au c’ur d’enjeux de pouvoirs, tant internes qu’externes, pour la maîtrise des territoires et de formes de développement plus ou moins durables.

Paper presenter: Pablo Vidal (Catholic University of Valencia), "La multi spatio-temporalité du système des agdals"
L’agdal qui pour ce qui nous concerne ici, est l’interdiction d’exploiter une ressource naturelle donnée pour permettre son renouvellement et donc, un stock pour le future (par exemple fourrage en été), il peut être établi à différents niveaux. Il existe au Haut Atlas marocain des agdals villageois, inter-villageois, tribaux ou inter-tribaux, d’été, de printemps ou d’hiver, un à côté de l’autre, superposés ou en mosaïque. Selon le type de ressource à gérer et le type de groupe humain affecté (entre autres), les agdals sont soumis à des différentes règlementations spatio-temporelles et même sociales, tant explicites comme implicites. Le plus souvent ces différentes règlementations se combinent entre elles, imposant les rythmes d’une transhumance riche en modalités. Les règles des différents agdals sont malléables, et elles peuvent exister un jour mais s’enlever l’autre, s’appliquer une année et le suivant non? La richesse de ce règlement de l’accès aux ressources agro-sylvo-pastoraux, toujours focalisé sur la durabilité de l’économie traditionnelle, donne lieu à une transhumance énormément dynamique par le nombre de mouvements qu’en dérivent mais aussi par le nombre de réadaptations, toujours vivantes, qui peuvent se lire sur la praxis. Et ceci est sans doute une preuve d’énorme résilience.

Paper presenter: Anne-Marie Brisebarre (Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Paris), "Étude comparative: la transhumance en France et au Maroc"
Sur les deux rives de la Méditerranée, il y a aujourd’hui plus de transhumances en camion qu’à pied. Paradoxalement, alors que les bergers sont de moins en moins nombreux, c’est sur la rive nord que l’on prend conscience de l‘intérêt ''écologique'' de cette forme d’élevage pendant longtemps considérée comme archaïque donc méprisée. Si, au Sud du Bassin méditerranéen, le berger reste un pourvoyeur de laine, de lait et surtout de viande, approvisionnant les marchés urbains, au Nord, dans un contexte de sensibilisation à l’écologie, le transhumant change d’image, passant de celle de marginal vivant hors de la modernité à celle de citoyen dont l’activité pastorale extensive participe au développement durable. Ce système d’élevage est peu consommateur de carburant et d’intrants, surtout quand le voyage se fait encore à pied. Il est également producteur de biodiversité animale et végétale, le pacage du troupeau conservant la richesse floristique du parcours et permettant même le développement d’une flore rare et la nidification de nombreux oiseaux dont la reproduction nécessite des milieux ouverts.