Congrès Mondial des Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord
Barcelone, du 19 au 24 julliet 2010
< NOT_DEFINED backto RÉSUMÉ DES PANELS· NOT_DEFINED language: English, Français
· NOT_DEFINED description: Chair: Xavier Aragall (IEMed - European Institute of the Mediterranean)
Discussant: Mehdi Mabrouk (University of Tunis)
Paper presenter: Hiroshi Kojima (Faculty of Social Sciences, Waseda University, Japan), “Determinants of Islamic Religiosity among Muslim Immigrants in Japan and Europe”
This study analyzes the variations in Islamic religiosity among adult male Muslim immigrants in Tokyo Metropolitan Area (149 cases), drawing on the Social Survey of Muslim Population in Japan conducted in 2005 and 2006 by Waseda University (PI: Hirofumi TANADA) and those in Europe (192 cases from 21 countries), drawing on the European Social Survey conducted in 2002/2003. The results of cross-tabulation shows that the religious faith as measured by the very strict observance of Islamic rules does not change linearly with the duration of stay in Japan and that there is a similar pattern in Europe. The frequency of attendance at prayer service also reveals non-linear changes with the duration of stay in Japan and Europe. Similar patterns are found for participation in religious activity (measured by participation in dawah/tabligh in the case of Japan and participation in religious organization during the past year in the case of Europe) both in Japan and Europe. In Japan Muslim immigrants in their twenties are very strict about religious observance, but in Europe those in their late twenties are very strict but those in their early twenties are not. The high religiosity in the late twenties is found for the frequency of prayer both in Japan and Europe. The participation in religious activity is more frequent in the late twenties and the early thirties both in Japan and Europe. Perhaps, Muslim immigrants may become more religious as they form a family. Comparative logic analyses for determinants of religiosity practices among Muslim Immigrants in Japan and Europe tend to confirm these results, but socio-economic variables tend to have different effects in Japan and Europe. In sum, there are similarities and differences in the religiosity between Muslim immigrants in Japan and Europe. Some seems to be related to social integration and the exposure to fundamentalism in home or host countries. They seem to be also related to time availability.
Paper presenter: Dalila Nadi (Zentrum Moderner Orient, Germany), “La Migration Chinoise en Algérie et Vice Versa : Les Nouveaux Flux de la Globalisation par le bas”
L’actuel gouvernement algérien, en place depuis 1999, veut grâce aux rentrées pétrolières et gazières, reconstruire et moderniser l’infrastructure du pays (aéroports, réseau ferroviaire, autoroutes, bâtiments administratifs, siégés des ministères, terrains sportifs, universités, hôpitaux...) et résoudre la crise de logement dont souffre une grande partie de la population, en ordonnant la réalisation d’un million et demi de logements. Une grande partie des ces projets ambitieux a été réalisée ou est en cours de réalisation par des sociétés chinoises, qui débarquent en Algérie avec tout le personnel nécessaire y compris d’exécution ramené directement de Chine. Actuellement les travailleurs migrants chinois représentent en nombre le groupe le plus important d’étrangers en Algérie. Dans ma présentation je m’étalerai sur un phénomène qui accompagne cette émergence d’échanges économiques entre l’Algérie et la Chine: l’installation et les activités commerciales de plusieurs milliers de chinois dans la ville d’Alger. Car nombreux sont les travailleurs qui à l’expiration de leurs contrats de travail dans les sociétés chinoises de construction, s’installent en Algérie et se mettent à leur propre compte, au lieu de retourner en Chine. Le quartier de Bab-Ezzouar (Alger) me servira d’exemple afin d’illustrer les voix d’insertions de ces nouveaux migrants entrepreneurs, leur organisation du travail et de la vie quotidienne, leur interaction avec la communauté locale et surtout leurs impacts sur la ville et sur ses habitants. Je vais surtout me focaliser lors de ma présentation sur le groupe de chinois qui exerce dans le commerce « Made in China » comme vendeurs et propriétaires de magasins à Alger, mais surtout ceux qui traitent dans les marchés informels de la ville. En étudiant la structure de ces marchés on remarque très vite qu’il ne s’agit pas d’un côte à côte entre commerçants chinois et commerçants locaux, mais d’un amalgame de connexions tissé localement et lié à des réseaux transnationaux. Désormais on rencontre aujourd’hui des entrepreneurs de l’import-export et des anciens trabendistes algériens (des circuits Alicante, Marseille, Istanbul’) convertis dans le « Made in China » à la conquête des marchés chinois. Le transfert du savoir (savoir entrepreneurial, savoir circuler’) qui s’effectue au bas de l’échelle du développement, et qui n’est qu’un sous-produit de l’alliance win-win algéro-chinoise, semble n’être que le début d’une dynamique à longue portée.
Paper presenter: Stéphane Valter (Université du Havre, France), “Théorie et pratique du mariage mixte en islam: réflexion sur l'identité et la citoyenneté à partir des cas syrien et français”
Outre sa nature universelle comme son occurrence possible dans de multiples contextes et sous des combinaisons variées, le mariage mixte (entre deux personnes de cultures, de langues, de religions, etc., différentes) revêt une particularité tout à fait originale dans le cas des musulmans (même non pratiquants). Le mariage mixte sera ici compris comme l’hymen, du point de vue de la loi islamique, entre un musulman et une non-musulmane de même que - chose bien plus problématique - entre une musulmane et un non-musulman, et ce particulièrement dans un cadre de vie français (et, par extension, européen). Une comparaison sera faite avec le contexte syrien, plus ou moins laïc en théorie mais régi par le communautarisme en pratique.
Ce type de mariage se situe entre le contact et le conflit culturels. Si l’appréhension sereine de cette question délicate permet d’aborder scientifiquement des problèmes d’ordre historique, sociologique, théologique, juridique, etc., c’est aussi - et surtout - l’occasion de mettre le doigt sur des tabous actuels et de réfléchir sur quelques-unes des contradictions que vivent de nombreuses personnes d’identité arabo-islamique résidant en France (et en Europe), souvent tiraillées entre un désir d’intégration totale et une angoisse irrépressible de transgresser ce qui est perçu - à tort - comme des injonctions divines immuables.
Cette question permettra, au-delà, de réfléchir aux notions d’identité et de citoyenneté à partir des cas français et syrien, que lient plusieurs points communs.