World Congress for Middle Eastern Studies

Barcelona, July 19th - 24th 2010

 < NOT_DEFINED backto SUMMARY OF PANELS

L’OUEST SAHARIEN ET SES (MAUVAISES) MEMOIRES: FRONTIERES, RESISTANCES ET PROJETS POSTCOLONIAUX - 2/2: Héritages et perceptions coloniales (442) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED date: FRI 23, 11.30 am-1.30 pm

· NOT_DEFINED institution: Université François Rabelais-Tours / Universitat de Barcelona

· NOT_DEFINED organizer: Dr. Francesco Correale / Dr. Alberto López Bargados

· NOT_DEFINED language: Français

· NOT_DEFINED description: Présidents: Dr. Francesco Correale (Université François Rabelais-Tours) / Dr. Alberto López Bargados (Universitat de Barcelona)

Présentateurs: Dr. Diego Barrado Timón / Dr. José Antonio Rodríguez Esteban (Universidad Autónoma de Madrid), “Réalisations territoriales de l’Espagne au Sahara Occidental »

La présence de l'Espagne au Sahara Occidental s’aperçoit par le biais des différentes actions mises au point sur le territoire. Les postes militaires, la construction des infrastructures de communication, la planification urbaine et l'exploitation des ressources laissent une empreinte plus ou moins durable. Analysée dans son évolution, cette empreinte contribue à élucider les différentes étapes par lesquelles se concrétise la colonisation. La comparaison de ces traces avec celles laissées dans les différentes zones de l'Afrique par d'autres pays ou par l’Espagne même (Protectorat marocain et Guinée Equatoriale), rendent évident l’ensemble des réalisations effectuées pendant les colonisations européennes.

Présentateur: Dr. Charles Grémont (chercheur associé au Cemaf -Aix-en-Provence), “Le processus de construction nationale en question dans la zone frontalière Mali-Niger-Algérie. Héritages coloniaux et stratégies locales (1916-2010)”

Cette communication souhaite attirer l’attention sur une situation contemporaine paradoxale : depuis les années 1990, les pasteurs-nomades qui vivent au sud du Sahara central, dans la zone frontalière Mali-Niger-Algérie, sont, d’une part, engagés dans des logiques de sédentarisation et, d’autre part, ils développent de nouvelles formes de mobilités, plus étendues dans l’espace et plus rapides. Ce double phénomène révèle l’apparition de nouveaux clivages au sein des sociétés (essentiellement touarègues, arabes et peules). Il interroge également les contradictions à l’œuvre dans le processus de construction des Etats-nations et des entités régionales.
Sédentarisation et nouvelles mobilités sont intimement liées aux grandes sécheresses des années 1970 et 1980, qui ont entraîné une crise profonde du pastoralisme et une diversification des activités économiques. Commerce, petite agriculture, développement des services de bases dans le domaine de l’hydraulique, de l’éducation et de la santé, et migrations dans les capitales ou dans les pays étrangers, sont autant de réponses que les populations concernées ont cherché à promouvoir. Tout un pan de la jeunesse masculine, parmi les Touaregs du Mali et du Niger, s’est également engagé dans la lutte armée, contre les Etats centraux, dans l’espoir de sortir de la marginalisation politique et de la précarité économique.
D’un côté, l’édification de villages et la création de nouvelles communes rurales (dans le cadre de la décentralisation), avec toutes les formes de reconnaissances officielles que cela implique, témoignent d’une plus grande insertion dans les rouages de l’administration étatique, nationale et régionale ; de l’autre, les résistances armées des années 1990-1996, et plus récemment de 2006-2009, ainsi que le développement de trafics illégaux (drogues et armes), qui s’organisent dans la clandestinité et dans une grande mobilité, échappent aux tentatives de contrôle des Etats et menacent directement leur intégrité.
Cette situation contemporaine n’est pas sans rappeler les dynamiques et les enjeux qui prévalaient dans cette même zone, deux ou trois générations plus tôt, au moment de la conquête et de l’occupation coloniales. Les mémoires de cette époque remontent aujourd’hui en toile de fond. Que ce soit dans les projets de construction et de consolidation de l’Etat-nation, ou, à l’inverse, dans les stratégies de contournement et de résistance, les différents acteurs s’appuient, au moins implicitement, sur cette histoire pour servir et légitimer leurs actions.

Présentateur: Dr. Jesús Martínez Milán (Universidad de Las Palmas de Gran Canaria), “IMAPEC, une entreprise espagnole en territoire mauritanien : raisons et contradictions »

L'indépendance de la République islamique de Mauritanie en 1960 ouvre un nouveau cadre juridique qui régit l'exploitation des zones de pêche mauritaniennes par les flottes étrangères. Réagissant aux nouvelles circonstances politiques qui changent le régime de la pêche après la décolonisation, un groupe d’armateurs et d’entreprises canariennes décide de réaliser dans la ville de Nouadhibou un centre industriel pour la transformation du poisson. Les origines de cette entreprise, la diversité des intérêts et des contradictions impliquées dans sa conception, ainsi que les difficultés rencontrées dans sa construction et dans sa phase opérationnelle, constituent l’objet de cette communication.

Présentateur: Sr. Benjamin Acloque (EHESS-LAS París), « Nous étions à Iznaye ». Perceptions changeantes d’un accord de sortie de conflit sur la côte mauritanienne: du refus à la revendication”

Au tournant des années 1929-1930, un conflit violent opposa deux groupes d’imragen à proximité du cap Timiris. Les pêcheurs dépendants d’une part des Ahl Barikalla de l’autre de l’émirat du Trarza s’y affrontèrent pour le contrôle d’Iznaye, point d’eau et zone de pêche. Afin d’éviter que se multiplient ces conflits, la puissance coloniale imposa la tenue d’une réunion et la conclusion d’un modus vivendi connu sous le nom de « convention de 1930 ». Elle s’appliqua non sans contestation à des groupes absents lors de cette réunion (particulièrement les Awlad Bu Sba’). Elle n’eut cependant jamais force de loi et les zones de pêches ainsi réparties n’engageaient nullement l’administration.
Elle resurgit pourtant bien après, cette fois à l’initiative des populations, pour faire valoir des droits d’installation auprès de l’Etat indépendant, pour contester des réglementations issues de la constitution d’un parc naturel englobant la zone ou pour faire valoir une autochtonie devenue avec le parc le moyen d’une rente de situation. La mémoire reconstruit l’événement et le texte de la convention, et tous revendiquent leur présence ou leur signature comme attestant leurs droits actuels.
Nous étudierons l’appropriation d’un texte colonial par les populations, où un texte contraignant et exogène est devenu le support de revendications. Ce sera l’occasion d’interroger les notions de droit, de loi, de règlement, au regard de ce qu’en disent les assujettis.