World Congress for Middle Eastern Studies

Barcelona, July 19th - 24th 2010

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Les trois Méditerranées: centralité des cultures et rôle de l'Europe dans les processus de paix (463) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED date: FRI 23, 2.30-4.30 pm

· NOT_DEFINED institution: Association Peripli - Cultures et Sociétés Euroméditerranéennes / Université de Naples L'Orientale (Italy)

· NOT_DEFINED organizer: Maria Donzelli

· NOT_DEFINED language: English/Français

· NOT_DEFINED description: En 2010, 15 ans après la Déclaration de Barcelone, le bilan des politiques du partenariat euro méditerranéen n’est pas satisfaisant. Le 11 Septembre 2001 a bouleversé le scénario des rapports mondiaux en matière de sécurité et en matière économique et social ; L’Europe vit actuellement une crise profonde par rapport à sa construction politique, les conflits dans l’area méditerranéenne sont toujours virulents, le partenariat proposé n’a pas donné les résultats attendus. En 2009, le Parlement de l’UE rédige une Résolution qui concerne la constitution de l’ «Union pour la Méditerranée» et indique la paix, la prospérité et la stabilité de la région méditerranéenne comme les buts essentielles de cette institution. La promotion du rôle de la loi, de la démocratie, du respect pour les droits de l’homme et pour le pluralisme politique est considérée comme un des buts principaux de la politique Euro-méditerranéenne, sans exclure le respect pour la liberté de religion, de foi, et des droits des minorités. En autre l’Union pour la Méditerranée devrait appliquer ces principes fondamentaux pour atteindre un objectif tout aussi fondamental qui serait la création à long terme d’une région méditerranéenne «intégrée» fondée sur la naissance d’une communauté. Toutefois on doit constater que l’insuffisance des ressources économiques et financières, les limites structurelles de la politique euro méditerranéenne fondée sur la perception européenne des rives Sud et Est en tant que sources de risques et de déstabilisation, et la marginalisation des cultures, continuent à bloquer le «dialogue», qui reste donc souvent une énonciation rhétorique, et nourrissent la dimension conflictuelle des rapports.

L’Europe éprouve la nécessité de relancer sa politique Euro-méditerranéenne et de poser l’accent sur les deux questions restées au marge de toute tentative d’un nouveau partenariat : la question culturelle et la question sociale. En effet, au-delà des préjuges, on devrait se rendre compte que la promotion de la relation entre les personnes des différentes cultures répond aux intérêts non seulement culturels et politiques mais aussi économiques. L’investissement des ressources dans cette direction n’est pas improductif comme on le croit, mais est la prémisse de toute action crédible et peut entamer un processus vertueux même sur le plan économique et social : les principes sur lesquels se fondent par exemple certaines actions de l’économie sociale contemporaine n’excluent pas la dimension culturelle, au contraire elle devient en levier pour le développement économique et social durable.

Le rôle que les sociétés civiles peuvent jouer dans le développement des relations interculturelles en Méditerranée à travers les institutions publiques et privées, les mass medias, le travail de recherche, de formation, d’échanges intellectuels, etc., est essentiel. Pour atteindre cet objectif, au-delà des ressources économiques nécessaires, il ne faut pas utiliser et interpréter l’histoire des trois Méditerranées pour renforcer les conflits au lieu de les résoudre, et, en même temps, il conviendrait d’esquisser un cadre épistémologique nouveau compatible avec les exigences de notre présent pour construire notre avenir. Cette démarche exigerait que chaque pays soit conscient de la nécessité de se confronter avec sa propre histoire à travers une réflexion culturelle interdisciplinaire pour pouvoir la comparer avec celle des autres, dans le respect des diversités mais aussi dans la volonté de l’échange et de l’individuation des intérêts communs. Au niveau juridique aussi une connaissance réciproque plus profonde entre les législations des Pays de la Méditerranée peut servir à chercher des convergences sur les droits de l’homme, une convergence possible autour des principes fondamentaux, sans compromettre la reconnaissance des spécificités culturelles homogènes. C’est dans cette perspective que ce panel fera valoir les spécificités des exposés afin de souligner la complexité des cultures et le rôle positif qu’elles peuvent jouer dans la construction d’un véritable processus de paix dans l’aire méditerranéenne au niveau économique, géostratégique, philosophique, juridique et historico-politique.

Chair: Eugenia Ferragina (Association ''Peripli - Cultures et Sociétés Euroméditerranéennes'' et Conseil National des Recherches - Institut d'Etudes sur les Sociétés de la Méditerranée, Naples -CNR/ISSM)

Discussant: Bruno Amoroso (Centre Federico Caffé/Roskild University of Copenaghen)

Paper presenter: Maria Donzelli (Prof. à «L’Orientale» de Naples et Président de l’Association «Peripli. Culture e società euro mediterranee »), «Le rôle des cultures dans les processus de paix euro » méditerranéens
Après l’échec du Processus de Barcelone et la constitution de l’Union pour la Méditerranée, la question de l’harmonisation culturelle et celle de l’intégration économique et sociale sont au cœur de l’Europe et de sa construction politique, mais l’attitude de l’Europe envers la Méditerranée présente: Insuffisance des ressources économiques et financières; Perception univoque des rives Sud et Est en tant que sources de risques et de déstabilisation; Marginalisation des cultures, de la pratique du « dialogue » et de la connaissance réciproque.
Les points critiques indiqués sont à l’origine des difficultés de l’UE à exercer un rôle efficace dans la résolution des conflits au Moyen Orient et dans la Méditerranée en général. Exigence: Relancer la question culturelle et la question sociale comme prémisses de toute action crédible dans les processus de paix, en particulier dans le Moyen Orient, et même dans la construction d’un développement durable.
Actions: Analyser le lexique et établir, dans les différentes cultures, le signifiant et le signifié des termes utilisés dans la volonté d’entamer le processus de paix et promouvoir des échanges efficaces; Esquisser un cadre épistémologique nouveau et commun compatible avec les exigences de notre présent pour surmonter les difficultés et construire ensemble, dans la valorisation des diversités culturelles, notre avenir pacifique dans l’espace euro méditerranéen; Relire, reconstruire l’histoire et prendre conscience de sa singularité dans les différents pays pour un travail de comparaison dans une réflexion interdisciplinaire, dans la volonté de l’échange et de l’identification des intérêts communs; Chercher et reconnaître le métissage ethnique et culturel qui fait souvent partie des données originaires des peuples et des communautés qui occupent cet espace; Adopter une méthode qui privilégie la confrontation continuelle des points de vue, le débat, la connaissance, la comparaison, la rencontre entre experts, la diffusion des connaissances acquises à partir des diversités des réalités culturelles déjà présentes dans l’espace géographique euro méditerranéen.
Lieux des actions: Universités, institutions publiques et privées de recherche et de formation, y compris les entreprises, mass media etc., sur le trois rives de la Méditerranée.

Paper presenter: Michele Corleto, «Aspects juridiques du Processus de Barcelone »
L’Union pour la Méditerranée a innové le Processus de Barcelone en ajoutant des éléments nouveaux : le résultat n’est pas tellement la transformation de la « governance » dans la Méditerranée avec une nouvelle modalité de coopération selon une pratique intergouvernementale entre les pays des trois rives, mais plutôt une modification du cadre politique euro méditerranéen du à l’extension de la participation à tous les Etats membres, aux Pays de la rive sud et ceux des Balkans.
L’analyse du cadre juridique est une question cruciale dans la phase de passage qui actuellement vivent les relations euro méditerranéennes après l’échecs enregistrés et reconnus par les mêmes parties en jeu, surtout dans les processus de paix. Il s’agit donc de tracer les normes qui règlent ces relations en considération de la difficile application du cadre ordinaire du droit international à la réalité euro méditerranéenne.
Il y a, en outre, la nécessité d’une connaissance réciproque plus ample, sur le plain juridique, entre les pays de la mer commune, qui sont destinés à intensifier de plus en plus leurs rapports. Cette situation oblige à relire les canons d’interprétation des droits fondamentaux à la lumière des expériences des pays de aire de la Méditerranée. A partir d’ici la possibilité de rechercher des convergences sur les droits de l’homme entre les rives Sud, Est et Nord de la Méditerranée, surtout à travers l’analyse de la jurisprudence des ces pays. Il faudrait, peut-être, pointer sur une convergence inconditionné et généralisée sur des principes et des normes dont le contenu est vraiment fondamental, expression des règles du droit coactif, et accepter que le relativisme culturel ou régional s’affirme pour le reste.

Paper presenter: Martí Grau (Visiting Professor, SPEA-Indiana University), “Euro-mediterranean dialogue and the politics of history in the Middle East conflict”
The notion that culture and identity have a growing impact on global affairs is now widely accepted. Identity hatred increasingly appears at the heart of new or revived conflicts. New political bonds often highlight old historical affinities. Scholars are becoming more and more accustomed to analyzing the relevance of cultural elements, not just as an emerging phenomenon, but as something that ultimately informs the political world and societal relations at all levels and at all times.
The origins of the Middle East conflict are multi-dimensional, as well as its far-reaching consequences. When analyzing both, it is certainly worth looking at the weight of history and the way it is represented as some of the key factors. The existence of overlapping holy places in the region has often sparked concrete episodes violence between Israelis and Palestinians and has altogether exacerbated animosity between Israel and the Arab-Muslim world. As a case in point, Ariel Sharon's visit to the Temple Mount -the location of the Al-Aqsa Mosque and the Dome of the Rock- marked the beginning of the Second Intifada in 2000. That meant not only the resurgence of open violence, but also the end of many initiatives that were aiming at bringing Israeli and Palestinian youths closer through education. Depending on how it is directed, history teaching can play a pivotal role either in nourishing conflicts or in preventing them. Universal education and the rise of the Information Society greatly enhance the potential of a healing historical discourse or of further damaging conflictive relations in the international arena.
The presentation will focus on the effects of existing and potential Euro-mediterranean initiatives in:
1. Assessing the main historical issues involved in the Middle East conflict, and identifying changes in history education that could allow for working towards reconciliation in a post-conflict scenario.
2. Promoting cooperation initiatives to reconcile historical views as a means to prevent further deterioration of the conflict and eventually contribute to its resolution.

Paper presenter: Dominique Bendo-Soupou (Prof. à l’Université de Salerne), «La question de la construction de l’espace euro méditerranéen au Moyen Orient»
Après la crise du Système bipolaire, les trois continents baignés par leur mer commune qui porte le nom de la Méditerranée sont en face de la problématique de la construction d’un espace méditerranéen occulté sous le régime des rivalités Est-Ouest. La question de la construction d’un espace méditerranéen doit-elle être résolue à travers la résolution des conflits qui sévissent au Moyen-Orient ? Dans l’affirmative quels sont les conflits dont l’élimination permettrait la construction de l’espace méditerranéen au Proche-Orient? Dans le cas contraire doit-on d’abord faire valoir une approche globale de la résolution de la problématique de la construction de l’espace méditerranéen qui connaît une implosion totale depuis la fin des rivalités Est-Ouest ?
En tout cas, pour déclencher le processus de construction d’un espace méditerranéen à partir du Moyen-Orient, il conviendrait d’instaurer d’abord une culture de la paix durable dans cette région. Cette culture de la paix permettrait de poser les bases appropriées de la construction d’une Méditerranée moyen-orientale qui serait un exemple pour justifier le passage à la deuxième phase concernant la Méditerranée occidentale, dont on ne peut nier les liens culturels même conflictuels avec celle du Moyen-Orient qui appartient aux trois continents.
L’identification des conflits du Moyen-Orient devrait être effectuée en mettant en évidence leur origine culturelle et donc leurs liens avec la douloureuse Histoire de la colonisation qui a sévit dans l’ensemble de la Méditerranée et au Moyen-Orient en particulier où les cultures paroissiales et religieuses, qui sont d’ailleurs les potentialités dynamiques communes aux trois continents, s’affirment davantage et conditionnent les rapports des forces défavorables à la culture de la paix.
D’où la déduction que la construction de la Méditerranée au Moyen-Orient ne peut être réalisée sans la considération de nombreux conflits culturels ayant des origines et causes - différentes dans les trois continents -, qui entraînent des divisions et désagrégations, des agrégations et recompositions régionales et ethniques qui favorisent l’implosion progressive de l’espace méditerranéen après des rivalités Est-Ouest et fait reculer le processus de construction nationale palestinien, Israélien, Turc etc., qui est l’objectif dominant de la concertation internationale. Ces multiples phénomènes qui accentuent l’implosion et en péril la paix, ne peuvent être transcendés par les Etats et peuples - même extra méditerranéens comme les Etats-Unis – qu’en assurant d’abord l’égalité et le respect des cultures qui s’affrontent à travers les conflits et guerres sévissant dans l’ensemble de la Méditerranée. Et particulièrement au Moyen-Orient tricontinental.