World Congress for Middle Eastern Studies

Barcelona, July 19th - 24th 2010

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La Langue Amazighe à l'Afrique du Nord: Quelques Aspects Linguistiques et Historiques (243) - NOT_DEFINED activity_field_Panel
 

· NOT_DEFINED date: WED 21, 2.30-4.30 pm

· NOT_DEFINED institution: Observatoire Catalan de la Langue Amazighe - Linguamon (Espagne)

· NOT_DEFINED organizer: Hassan Akioud

· NOT_DEFINED language: English, Français

· NOT_DEFINED description: L’amazigh (connu aussi comme berbère ou tamazight) constitue la langue autochtone au Nord de l’Afrique. Elle est parlée par des dizaines de millions de personnes repartis entre plusieurs pays nord africain et du Sahara et Sahel. Non officielle dans les états ou il est parlé, l’amazigh existe généralement sous forme de variantes non standardisés et employée pour des besoins de communication essentiellement orale. Dans les dernières décennies, notamment au Maroc et à l’Algérie, partout dans l’Afrique du Nord et à la diaspora, les amazighs connaissent une importante émergence de la conscience identitaire. Sur le plan institutionnel, considérons les revendications des amazighs, les Etats ont crée des institutions spécialisées sur la langue et la culture amazigh comme le HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité) en Algérie et l’IRCAM (l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) au Maroc. D’autres institutions de recherche sur l’amazigh se trouvent en Europe comme le CRB (Centre de Recherche Berbère) de l’INALCO en France ou encore l’OCLA (Observatoire catalan de la langue amazighe) de Linguamón, en Catalogne. La construction (ou la reconstruction) de tamazight dépend sans doute de la volonté politique dans les pays ou elle est parlée mais aussi de la résolution des questions techniques et d’aménagement de la langue. Cette dernière question a fait l’objet de plusieurs études et rencontre scientifiques pour traiter notamment les domaines de la notation graphique et de la néologie lexicale. Les exigences de la vie moderne, le passage de l’oralité à l’écrit, l’enseignement de tamazight, la création des mass media dans cette langue etc. requièrent l’adoption d’une graphie adéquate, la standardisation de la langue et la modernisation de ses structures.

Chair : Carles Biosca (Universitat Autònoma de Barcelona)

Paper presenter : Carles Castellanos (Observatoire Catalan de la Langue Amazighe - Linguamon), “Aspects critiques et stratégiques dans la création néologique en amazigh”
On part du constat que la création néologique est, dans sa mise en ‘ouvre, un processus fondamentalement sociologique. Bien qu’il s’agisse toujours de la réalisation d’un certain nombre de changements formels et techniques sur le corpus de la langue (corrections, remaniements, additions), on part de l’évidence que ces changements ne peuvent pas rester dans le laboratoire, la mise en épreuve dans les emplois langagiers des locuteurs étant, dans tous les cas, incontournable. La tâche de la création néologique doit, donc, se développer sur deux grands axes: d’un côté on doit développer des instruments techno-linguistiques nécessaires aux différents types d’opérations de création terminologique. Mais, d’un autre côté, on doit établir par des analyses sociolinguistiques rigoureuses, les méthodes à appliquer pour chaque domaine d’emploi de la langue. Il faut, donc, établir comme point de départ une analyse critique des différentes expériences et procédures de création néologique qui ont été pratiquées d’une façon qu’on peut considérer abusive, surtout celles concernant l’expansion sémantique et la dérivation par suffixation néologique. Pendant la seconde moitié du XXe siècle on a créé jusqu’à 7.000 néologismes desquels seules quelques centaines ont obtenu un certain succès. Une réorientation de la création néologique demande de partir d’une analyse sociolinguistique des domaines principaux d’intervention tout en signalant les procédés les plus appropriés pour chaque situation sociolinguistique. Il n’y a pas de procédés strictement techniques de distinction, parce que les critères fondamentaux doivent être surtout d’ordre sociolinguistique (comme, par exemple, la distinction primaire qu’on doit établir entre les mots de la vie quotidienne moderne et les mots des spécialités scientifiques et techniques). Différents critères seront exposés et débattus.

Paper presenter : Carles Múrcia (Observatoire Catalan de la Langue Amazighe - Linguamon), “Amazigh: a linguistic bound between Mediterranean and Sub-Saharan languages through antiquity and middle ages”
Little attention has been paid so far to the diffusion of linguistic items from Mediterranean languages (Latin, Greek, Punic, Hebrew, Aramaic, Egyptian) to the Antlantic, Mande, Chadic and Nilo-Saharan languages of the Senegal and Niger Valleys and Lake Chad. To the relevant issues recently revealed by amazighologue M. Kossmann for the linguistic contacts between Amazigh and Chadic (especially Hausa) languages in antiquity and middle ages in the Lake Chad region can be added as well some issues about contacts in the Senegal and Niger Valleys taken from the recent doctoral thesis by the author. We shall also discuss the role as lingua franca played by Amazigh (or Berber) language in the transsaharan trade routes that linked through antiquity and middle ages the Mediterranean ports with the sahelian regions since the populations who controlled these routes (Garamants, Nasamones, Ibadites, Almoravids, Almohads and the late Tuareg) were Amazigh-speaking.

Paper presenter : Hassan Akioud (Observatoire Catalan de la Langue Amazighe - Linguamon), “La toponymie et la construction de la langue amazighe dans l’Afrique du nord”
La toponymie, comme les noms propres en général, est considérée comme un signe important dans l’identité des peuples. Elle est porteuse d’une mémoire historique et culturelle. Dans l’Afrique du Nord, la plupart des noms de lieu sont d’origine amazighe (ou berbère). Cependant, ces noms ont toujours été adaptés et transcrits dans des systèmes linguistiques des autres langues qui ont dominé ou qui dominent encore dans les pays où le tamazight est parlé. Dans les nomenclatures toponymiques officielles des pays comme le Maroc ou l’Algérie, on trouve souvent des noms amazighs qui sont déformés et altérés. Par le biais de transcription en graphies latine et arabe, la méconnaissance de la langue par les transcripteurs ou tout simplement la non- reconnaissance de la spécificité amazigh par les institutions de l’État, les toponymes sont exposés à des graves altérations, graphiques et phoniques, qui les éloignent de leur forme orale utilisée chez les habitants amazighophones. À ces altérations, il faut y ajouter la substitution et/ou la traduction des toponymes amazighs à l’arabe qui est langue officielle dans les états du nord de l’Afrique.

Paper presenter : Salem Zenia (Observatoire Catalan de la Langue Amazighe - Linguamón), “ Traduire du ou vers le tamazight ”
A vrai dire, même si notre langue, le tamazight, est foncièrement orale, la traduction vers celle-ci est attestée depuis longtemps. Certaines sources historiques font remonter l’existence, en Afrique du Nord, de manuscrits en tamazight au 9ème siècle de notre ère, traitant essentiellement sur les fondements de l’islam. Des adaptations d’ouvres, importantes pour leurs époques, tel « le Mukhtar » de Khlil, un abrégé de droit malékite très connu, ainsi que le célèbre poème d’Al-Busri « al burda » qui est utilisé même aujourd’hui dans certaines circonstances comme chant funèbre. En outre, un nombre important de contes a été traduit ou adapté des contes des mille et une nuits de l’arabe vers le tamazight, sans diffusion notable. Les contes probablement recueillis et appris auprès des érudits, connurent une diffusion plutôt orale, contés dans les assemblées ou dans les marchés par des conteurs professionnels. Mais comme la tradition scripturaire est réservée presque exclusivement aux clercs et aux érudits, les genres littéraires comme la poésie ou le conte finirent par être phagocytés par la langue où point où ils devinrent méconnaissables comparativement aux textes originaux. D’une origine écrite ils deviennent des oeuvres entièrement orales avec une nouvelle spécificité et qui se transmettent de génération en génération subissant en cours de route des changements importants.

Paper presenter: Kristin Pfeifer (Max Planck Institute for Social Anthropology), "Les Arabes sont en Arabie, mais pas ici." - The concept(s) of Indigeneity within the Moroccan Amazigh Movement"
This paper analyses the role of the concept of Indigeneity in the recent Moroccan Amazigh Movement. In the current Amazigh discourse it is one of the most contradictory markers in the process of Amazigh identity construction in Morocco. I will explore its role as a historic fact without a political connotation for Amazigh activists and as a UN concept, which serves as a political instrument and is associated with special rights. At the World conference on Human rights in Vienna in 1993, parts of the movement got to know the UN- concept of Indigeneity. In the following, they utilized the concept as part of their struggle for the official recognition of the Amazigh language and culture. Since then, one branch of the movement took part in the UN process of indigenous rights and by that tried to spread the concept within the Moroccan Amazigh Movement. The adoption of the of the United Nations declaration on the rights of indigenous people by the General Assembly in September 2007 caused an increasing interest among Amazigh activists in the concept of indigenous people and the declaration in general, because it provides them with an international political tool to claim their rights within the Moroccan state and encouraged hopes among activists in the direction of federal autonomous Amazigh Regions, in which they want to apply the declaration and customary law. Besides tracking the history of the discourse and politics of Indigeneity within the Amazigh Movement in all of its various dimensions will I will examine how Indigeneity is contested among Amazigh activists how they deal with the question: Who is Amazigh in Morocco and to whom they could apply the declaration on the rights of indigenous people. Furthermore, the paper will look into the categorization of Arabs and Imazighen within the Amazigh discourse concerning Indigeneity and try to clarify to what extend one can speak of a neocolonial categorization in this regard.