World Congress for Middle Eastern Studies
Barcelona, July 19th - 24th 2010
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Discussant: Katherine E. Hoffman (Northwestern University)
Paper Presenter: Hamid Rbii (Professeur, Université Mohammed 1er , Maroc), « Les Réserves des États Arabes à la CEDAW »
Les pays arabes ont ressenti la nécessité impérieuse de se doter d'un arsenal juridique conforme aux exigences imposées par la communauté internationale, et se sont activement employés à redorer le blason de leurs politiques et gommer toutes les lacunes et les insuffisances qui affectent leurs législations nationales. Pour ne prendre qu'un exemple mais combien intéressant, la question liée à la situation de la femme connaît depuis quelques années une expansion considérable et est devenue dès lors une préoccupation nationale. Cette attention particulière s'est traduite notamment par la ratification de la Convention internationale prohibant toutes formes de discrimination et de ségrégation à l'égard de la femme. Toutefois, les réserves et les déclarations interprétatives émises par les Gouvernements arabes ont partiellement limité l'épanouissement du sexe féminin et circonscrit la pleine jouissance des droits et libertés contenus dans ledit instrument international. Les pays arabes ont trouvé dans la technique des réserves une échappatoire leur permettant de souscrire au principe de l'universalité des droits de l'Homme tout en restant fidèles aux préceptes du droit musulman. Ainsi, l'un des avantages de ce mécanisme est-il de permettre à ces Etats qui refusent d'appliquer toutes les dispositions du traité, de trouver un compromis et un arrangement en excluant purement et simplement de leurs engagements des dispositions, à leurs yeux gênantes, ou bien de leur prêter en ce qui les concerne, une signification particulière et acceptable pour eux. La question qui se pose est de savoir si ces réserves sont compatibles ou non avec l’objet et le but de la CEDAW. En dépit de la liberté, relativement grande laissée aux Etats afin de formuler des réserves, on se rend compte, dans le cas des Etats arabes, que le recours à cette procédure est peu fréquent. Mieux encore, quelques Gouvernements étudient sérieusement la possibilité de la levée des réserves émises. Peu importe, l'examen attentif de la pratique des Etats parties en matière de réserves montre que celles-ci sont de deux catégories. Des réserves touchent, d'une part, à la clause de règlement juridictionnel obligatoire ou non des différends nés de l'application du traité, et, d'autre part, le fond de quelques conventions, étant donné que l'application mécanique de ces dispositions peut altérer le référent essentiel du droit positif qu'est le droit musulman. Pour conserver la sacralité de ce texte, les pays arabes formulent quelques réserves à propos de quelques articles jugés incompatibles avec la charia islamique. Nous traitons dans un premier point les réserves se rapportant au fond (I) avant de voir dans un deuxième point, les réserves liées à la procédure de règlement des différends (II).
Paper Presenter: Loubna Oubna El Ouazzani Chahdi (Professeur, Faculté de Droit, Université MohamedV-Souissi, Rabat, Maroc), « Les Infractions Sexuelles en Droit Musulman »
Le Coran ne considère pas la sexualité comme un acte prohibé, mais il met des règles qui régissent sa pratique, la loi musulmane fait une distinction entre relations licites et illicites, la sexualité n'est pas ignorée par le Coran, au contraire, c'est une récompense pour les croyants. Le Prophète eut une vie sexuelle particulièrement intense, en effet, Mahomet avait contracté plusieurs mariages, comme le rapporte Al Bokhari dans son Sahih, dans le chapitre des mariages. Après le Prophète, théologiens, jurisconsultes et oulémas de toutes les écoles, y compris, l'école malékite, n'ont pas hésité à traiter avec ampleur les relations sexuelles. A la différence de la conception chrétienne, développée par saint Paul, faisant l'apologie du célibat et de l'abstinence, la doctrine musulmane, pour sa part, énonce une philosophie opposée, comme l'affirme le juriste andalou Ibn Hazm, toute personne est en état de se reproduire devra se marier ou avoir une concubine esclave. Pour la doctrine musulmane, les relations sexuelles sont des relations de complémentarité et de plaisir, assurant et assumant dans le cadre légal du mariage, une certaine régulation sociale. Par conséquent, il résulte de ce principe que le mariage est l'un des deux procédés qui autorisent le rapport entre l'homme et la femme. Pour résumer, la loi Islamique a délimité le cadre légal des rapports sexuels dans le mariage, en dehors de lui, toute violation constituera un péché de (zina), et finalement, il faut signaler qu'en matière de rapport sexuel illicite, il n'y a pas de distinction morale ou pénale: il s'agit à la fois d'un péché et d'une infraction pénale. Quel est donc le cadre légal de l'acte sexuel selon la doctrine musulmane ? Quels sont les éléments constitutifs de l'infraction « zina » ? Quels sont les conditions exigées pour l'application des peines « hadd » de lapidation et flagellation ?
Paper Presenter : Simonetta Calderini (Reader in Islamic Studies, Roehampton University London, UK), “Authorising Claims to the Past: the Use of Classical Islamic Sources in the Contemporary Debate on Women as Imams of Mixed Congregations”
The issue of the permissibility of Muslim women acting as imams of mixed congregations has acquired unprecedented relevance in recent years, particularly as a result of the extensive media coverage of Muslim academic and progressive activist Prof Amina Wadud leading men and women in Friday prayer (South Africa 2001; New York 2005; Oxford 2008). After an overview of arguments for and against women imams presented in Islamic sources such as hadith collections (hadiths on Umm Waraqa and a selection from Muslim, Ibn Maja and Tirmidhi) and works of fiqh (Ibn Rushd, Ibn Qudama), I aim to discuss the uses that contemporary writers, activists and scholars make of those classical sources to engage in the debate on female imams. Three types of contemporary sources will be analysed: on-line opinions by muftis such as Yusuf al-Qaradawi and al-'Allamah Abdul-Aziz Ibn Abdullah Al Shaykh, scholarly/informed papers like those by Nevin Reda and Imam Zaid Shakir as well as discussions in Islamic websites, among which Islamonline. My argument is that the debate on female imams can be understood from a perspective of overlapping contexts and corresponding discourses. Not only can such a debate be placed within broader gender and communal identity issues but also within religious, national and international political discourses. In particular, my analysis will focus on the ways in which contemporary scholars or activists ground their authorising claims to a past which they inevitably re-draw according to their own approaches, perceptions and sensitivities. On the other hand, from the selection of sources that contemporary scholars make to validate their arguments, the picture emerges of a past which regains or re-acquires a variety and flexibility of interpretations which, though never lost, were nevertheless marginalised or even suppressed by majority and dominant theological and legal views.
Paper Presenter: Susanne Dahlgren (Academy Research Fellow, Helsinki Collegium for Advanced Studies, Finland), “What Sharia? The Neocolonial Field of Islamic Law in and out of Middle Eastern Gender Studies”
The proposed paper will suggest that the same way as during the classical colonial era, a blurred field of 'sharia' is emerging today that needs to be seriously discussed within Middle Eastern studies. During the British colonial era in Asia, the Middle East and Africa, a sophisticated form of 'Anglo-Muhammadan law' emerged that combined elements of English law, classical Islamic jurisprudence (fiqh), local customs compiled in textbooks written by colonial subjects to explain the technicalities of the bricolage. While this literature constructed the ideas how 'sharia' was practised in the colonial context, anthropologists who have studied legal practice in the fields of colonial objectification have shown the true nature of different legal and ideological sources at play. In today's world of global Islam, agents with Middle Eastern background operate in transnational and global platforms of the satellite TV and the Internet disseminating ideas of 'sharia' world wide. Merely legalistic ideas of Islamic law get alongside understandings of 'sharia' as an individual choice for a good life. Inflexible total interpretations and new 'sharias without fiqh' emerge for the consumption of the global umma. These voices get alongside global discourses of human rights and feminism that participate in constructing ideas to global audiences of what 'sharia' really is. The latter often take simple or abstracted truths as evidence for how unfitting 'the sharia' is to the modern society or how bans on constructing minarets or wearing head scarves stops 'the sharia' to spread. Both these new ways of representing 'the sharia' and their role in creating the material for today's disputes on women's rights and Islamic gender justices is largely ignored in studies on Middle Eastern family laws, women's rights and legal practices. This paper suggests that the same way as legal anthropologists include Anglo-Muhammadan legal practice in how 'sharia' has historically been practised in the Middle East, these new misrepresentations of 'sharia' should be considered as part of legal debates, as affecting both Muslims in Middle Eastern platforms (through their transnational communities, the Internet and global medias among others) and the ways in which Islamic law is studied within ME studies. Material for the paper comes from colonial archives of the India Office in London, and from ethnographic fieldwork in Aden, Southern Yemen starting from the late 1980s.